Le festival
Naissance d’un festival
Un peu d’histoire…
Dès le début du XXe siècle, Juan-les-Pins est LA station balnéaire à la mode de la Côte d’Azur, très prisée par les américains. En 1959, la ville d’Antibes Juan-les-Pins est en deuil du plus français des jazzmen de la Nouvelle-Orléans, Sidney Bechet. Les habitants de la ville ont tous en mémoire son mariage grandiose et surmédiatisé et la folle parade dans les rues d’Antibes qui suivit la cérémonie en 1951.
A une époque où, en Europe, le jazz se cantonne à l’écoute de disques et à être présenté dans quelques clubs, Jacques Souplet et Jacques Hebey font le pari de présenter sur scène les acteurs déjà légendaires de la saga du Jazz. Le festival de Jazz d’Antibes voit ainsi le jour le 7 juillet 1960, sous l’égide du Maire de la ville, Pierre Delmas et le grand public découvre, sur scène, ses héros en personne.
Si sa longévité fait de ce festival de musique, le plus vieux festival de Jazz d’Europe, son originalité se situe surtout, à l’époque et aujourd’hui encore, d’être à l’affût et de présenter, à côté des « Stars » du moment, les « stars » de demain.
La 1ère édition du Festival se tient simultanément au stade du Fort Carré d’Antibes et à la Pinède Gould de Juan-les-Pins qui devient dès le concert du 10 juillet 1960, donné en hommage à Sidney Bechet, le lieu préféré des musiciens et des organisateurs. Dès la 2e édition, le festival ne se tiendra plus qu’à Juan-les-Pins, dans le plus beau décor qui puisse exister, sous les pins centenaires, la Méditerranée en arrière scène…
Il arriva exceptionnellement que quelques concerts se déroulent au Palais-des-Congrès de Juan-les-Pins.
Juan est un endroit magnifique où tous les musiciens du monde veulent jouer !
Herbie Hancock
Jazz à Juan au fil du temps
Le festival a construit sa légende dès les premières éditions en accueillant le révolutionnaire Charlie Mingus, le « Genius » nommé Ray Charles pour son premier concert en Europe, Miles Davis qui créé l’évènement à chacune de ses apparitions, Ella Fitzgerald qui improvise un mémorable duo avec une cigale, John Coltrane et sa désormais mythique interprétation de Love Supreme. En 1968, après le « choc Coltrane » et alors que la polémique fait rage sur tous les plans, c’est l’irrésistible épopée du free, avant l’apogée du Jazz Rock et de la fusion en 1976.
La légende continue par l’accueil d’une impressionnante « collection » de pianistes en 1981 – Michel Petrucciani, McCoy Tyner, Chick Corea et Keith Jarrett et la révélation Al Jarreau, le duo de Sarah Vaughan avec Michel Legrand en 1982, l’extraordinaire duo Stanley Clarke et Miroslav Vitous en 1984, les prestations de Carlos Santana ou de l’immense Jessie Norman… Sans oublier, bien sûr, les fabuleux concerts de trois fidèles : Dizzy Gillespie, Stan Getz et Sonny Rollins. Des musiciens fidèles, Jazz à Juan en connaît, fidèles parce qu’ils sont accueillis par un public reconnaissant dans un cadre magnifique : nous ne nommerons que Keith Jarrett, Roy Hargrove, Dee Dee Bridgewater, Marcus Miller, Herbie Hancock, BB King, Maceo Parker, Melody Gardot ou Ibrahim Maalouf.
Un festival métissé
Diversité des genres et des programmations
A la fois chic, élitiste, populaire, mais aussi éclectique, Jazz à Juan présente, depuis 1960, tout le jazz. Il est toujours resté dans sa ligne de conduite, celle de programmer le jazz dans toute son ampleur tout en s’autorisant des ouvertures sur les musiques « cousines ».
Le festival œuvre pour la reconnaissance des musiques métissées et improvisées du monde entier et pour un jazz sans cesse renouvelé : New Orleans, Gospel, Blues, Swing, Be-bop, Latin Jazz, Cool Jazz, Hard-Bop, Free Jazz, Jazz-Rock, Modern Jazz ou Electro-Jazz. Il donne la part belle à la jeune génération du Jazz depuis sa création.
Si je n’étais pas passé par Antibes, Montreux n’existerait pas
Claude Nobs, fondateur du Montreux Jazz Festival
La gestion du festival
A deux reprises dans son histoire, le festival n’a pas pu avoir lieu, au début des années 1970 et en 2020, mais les notes de Jazz ont tout de même résonné entre les murs de la ville sous forme de parades ou de concerts… A Antibes Juan-les-Pins, il n’est pas pensable de ne pas écouter du Jazz en été.
Depuis 1971, la gestion du festival est confiée à la Maison du Tourisme, devenue au fil du temps l’Office de Tourisme et des Congrès, qui est le producteur et l’organisateur de l’ensemble de la manifestation.
Disques enregistrés pendant un concert Jazz à Juan :
1963 : Dizzy Gillespie, New Wave, (pistes 3 et 6), Philips Records
1964 : Ella Fitzgerald, Ella at Juan-Les-Pins, Verve
1965 : Woody Herman, Live in Antibes, (Import)
1965 : John Coltrane, Live in Antibes, France Radio Classic Concerts
1967 : Ella Fitzgerald et Duke Ellington, Ella and Duke at the Cote D’Azur, Verve
1967 : Duke Ellington, Soul Call, Verve
1968 : Mahalia Jackson, Live In Antibes, 1968, (Import)
1968 : Count Basie, Live in Antibes-1968, France Radio Classic Concerts
1968 : Pharoah Sanders, Juan les Pins Jazz festival, 1968, Timeless Live Recordings
1969 : Miles Davis, Miles Davis in Europe, CBS. Réédition en 1993 sous le titre de 1969 : Miles, Festival de Juan-les-Pins, Sony
1971 : Charles Lloyd, The Flowering, Atlantic Records
1973 : Marvin Peterson, Hannibal In Antibes, Enja
1974 : Muddy Waters, Live In Antibes, 1974, France Radio Classic Concerts
1974 : Freddy King, Live In Antibes, 1974, France Radio Classic Concerts
1975 : Billy Harper Quintet – Antibes ’75, Sam Records
1976 : Charles Mingus, Mingus at Antibes, Atlantic Records
1977 : Lee Konitz, Jazz à Juan, 1974, SteepleChase
1981 : René Urtreger, En Direct d’Antibes, Emarcy
1995 : Dee Dee Bridgewater, Live in Antibes & Juan-Les-Pins, DVD, 149 min, Universal Music
2003 : Keith Jarrett, Up for It, ECM
2004 : Archie Shepp and the Full Moon Ensemble (en), Live In Antibes Vol. 1 et 2, Abraxas
2011 : Preservation Hall Jazz Band, Festival international de jazz d’Antibes-Juan les Pins-Vol 1 & 2, Sony
2011 : Christian Vander Alien Trio, Antibes 1983, Seventh New